Archives pour la catégorie TRIBUNE

Explorez cet espace d’expression libre. Nous vous y faisons part de nos coups de cœur, vous présentons des personnages, des œuvres, des lieux, des évènements, des analyses et des réflexions qui ont attiré notre attention ou aiguisé notre curiosité.

Racisme et culture. Extraits… Frantz Fanon : Pour la révolution Africaine.

Fanon
Frantz Fanon
  • « Étudier les rapports du racisme et de la culture c’est se poser la question de leur action réciproque. Si la culture est l’ensemble des comportements moteurs et mentaux né de la rencontre de l’homme avec la nature et avec son semblable on doit dire que le racisme est bel et bien un élément culturel. Il y a donc des cultures avec racisme et des cultures sans racisme ».

 

  • « En réalité les nations qui entreprennent une guerre coloniale ne se préoccupent pas de confronter des cultures. La guerre est une gigantesque affaire commerciale et toute perspective doit être ramenée à cette donnée. L’asservissement, au sens le plus rigoureux, de la population autochtone est la première nécessité ».

 

  • « La mise en place du régime colonial n’entraîne pas pour autant la mort de la culture autochtone. Il ressort au contraire de l’observation historique que le but recherché est davantage une agonie continuée qu’une disparition totale de la culture pré-existante. Cette culture, autrefois vivante et ouverte sur l’avenir, se ferme, figée dans le statut colonial, prise dans le carcan de l’oppression.
    La momification culturelle entraîne une momification de la pensée individuelle. L’apathie si universellement signalée des peuples coloniaux n’est que la conséquence logique de cette opération ».

 

  • « Culpabilité et infériorité sont les conséquences habituelles de cette dialectique. L’opprimé tente alors d’y échapper d’une part en proclamant son adhésion totale et inconditionnelle aux nouveaux modèles culturels, d’autre part en prononçant une condamnation irréversible de son style culturel propre ».

 

  • « La réalité est qu’un pays colonial est un pays raciste ».

 

  • « Or, redisons-le, tout groupe colonialiste est raciste ».

 

  • « En fait le racisme obéit à une logique sans faille. Un pays qui vit, tire sa substance de l’exploitation de peuples différents, infériorise ces peuples ».

 

  • « Le racisme n’est donc pas une constante de l’esprit humain ».

Extraits du texte de l’intervention de Frantz Fanon au 1er Congrès des Ecrivains et Artistes Noirs à Paris, septembre 1956. Publié dans le No Spécial de Présence Africaine, juin-novembre 1956.

 

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Un nouvel outil du web : le webdocumentaire…. Quelques exemples

Le web-documentaire est un documentaire conçu pour être interactif – en associant texte, photos, vidéos, sons et animations – et produit pour être diffusé sur le Web.

Ce type d’œuvre se caractérise par :

  • l’utilisation d’un contenu Multimédia,
  • l’introduction dans le récit de procédés interactifs,
  • une navigation et un récit non-linéaire,
  • une écriture spécifique,
  • un point de vue d’auteur.

Source Wikipedia.

  • Un webdocumentaire sur le graffiti en Argentine, au Chili, en Uruguay et au Brésil. … L’idée était d’explorer ces pays à travers leur art urbain graphique.

http://www.faisonslemur.com/

  • Défense d’afficher – Un webdocumentaire pour découvrir ce que le street art raconte du monde.

http://www.francetv.fr/defense-d-afficher/

  • Prison Valley est un webdocumentaire de David Dufresne et Philippe Brault sur l’industrie de la prison dans une Amérique en crise.

http://prisonvalley.arte.tv/?lang=fr

  • Un voyage au rythme des Indiens d’Amazonie, à partir de leur regard, de leur vision du monde et du temps, de leur perception des Blancs et du changement climatique.

http://amazonie.arte.tv/

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Décès du guitariste guadeloupéen André Condouant

Né le 6 septembre 1935 en Guadeloupe, le talentueux guitariste André Condouant s’est éteint dans la nuit du Mercredi 8 octobre 2014.

Qu’il repose en paix, au paradis des musiciens…

andre-condouant
André Condouant.

Biographie :

Discographie :

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Edition 2014 du festival Alimenterre

[cml_media_alt id='1368']visuel2014-alim-petit[/cml_media_alt]Le Festival de films est l’événement central de la campagne ALIMENTERRE, coordonnée par le Comité Français pour le Solidarité Internationale (CFSI) et mise en œuvre par 700 acteurs régionaux et locaux formant le réseau ALIMENTERRE .

Du 15 octobre au 30 novembre, en France, en Europe, en Afrique, et au Canada, il invite à des débats avec des spécialistes sur les enjeux agricoles et alimentaires Nord – Sud, à partir d’une sélection de films documentaires.

Pour en savoir plus :

http://www.festival-alimenterre.org/

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Souscription pour l’édition prochaine d’un ouvrage consacré au Lasotè.

Lasotè

Un modèle d’économie alternative
L’agriculture paysanne du Nord-Caraïbe
Approche socio-anthropologique

A propos de l’ouvrage

Madame, Monsieur,

Les auteurs – Juliette SMERALDA et Isambert DURIVEAU – ont le plaisir de vous informer de la publication prochaine d’un ouvrage consacré à une forme d’agriculture très valorisée à la Martinique : celle du coup de main, qui est connue dans le Nord Caraïbe sous la désignation de Lasotè (et ailleurs, sous celle de koudmen, lafouytè, etc.)
Le projet d’écrire un livre sur cet objet a vu le jour en 2007. Les recherches effectuées dans la perspective de produire ce travail documenté ont exigé du temps et de la patience, l’ambition de l’ouvrage étant de structurer un savoir anthropologique, ethnographique, sociologique, culturel et cultural sur une technique du travail de la terre qui est bien plus qu’une simple technique : un système, que nous déclinons en termes de « civilisation lasotè ».
C’est la formule monographique qui a été privilégiée dans l’approche de la problématique traitée. Il s’agit de décrire quelques-uns des traits les plus caractéristiques du lasotè, qui nous font saisir « l’esprit » de cette civilisation.
La civilisation – entendue comme culture ‒, comporte deux aspects, selon Sorokin (1964): l’un intérieur, l’autre extérieur.
L’expérience intérieure relève du « domaine de l’esprit, de la valeur, de la signification » ; l’extérieur « se compose de phénomènes physiques ou organiques : objets, évènements, procédés, etc., « qui incarnent, incorporent, réalisent ou intériorisent l’expérience intérieure. »

Le titre de l’ouvrage sous-tend une approche comparative du lasotè. Il oppose en effet, de manière implicite, deux systèmes de production aux finalités diamétralement opposées. Le système plantationnaire et le système lasotè, qui ne se sont pas concurrencés sous le régime de l’esclavagisme, le premier ayant été souverain, sans avoir réussi à éliminer le second. C’est par ce procédé comparatif qu’est mis en lumière à la fois la structure de l’agriculture coloniale, dont le produit est destiné à l’exportation, et celle de l’économie vivrière, destinée à l’autoconsommation essentiellement.
La forme culturale du lasotè, qui est le soubassement même du rapport à la terre et au travail libre des Martiniquais est répandue dans toute la Caraïbe et même au-delà.
Nous vous proposons, si vous le souhaitez, de souscrire dès à présent à cet ouvrage unique en son genre, soigneusement documenté et mis en page. De cette façon, vous apporterez votre aide à sa publication, afin qu’il soit diffusé le plus largement possible, de manière à diffuser les savoirs qui circulent sur ce type d’agriculture, sur ses origines et sur sa signification culturelle. Les tirages dépendront des sommes recueillies ; celles-ci étant destinées au financement de l’ouvrage qui compte quelques 500 pages, de nombreuses images et photos, ainsi que des annexes.
Pour cela, il suffit de nous renvoyer le bulletin de souscription joint, accompagné du montant forfaitaire de 35€ – en indiquant le nombre d’exemplaires commandés à :
c/o Isambert Duriveau
360 Chemin Vié Mazi
97221 Le Carbet

Ce montant pourra être revu à la baisse, si les souscriptions le permettent.
Par avance, nous vous remercions chaleureusement et vous adressons, Madame, Monsieur, nos salutations les plus sincères.
Juliette Sméralda & Isambert Duriveau

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Découverte de quelques pays de l’Afrique Francophone

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Jean Baudrillard : le complot de l’art

Le complot de l’art
Si dans la pornographie ambiante s’est perdue l’illusion du désir, dans l’art contemporain s’est perdu le désir de l’illusion. Dans le porno, rien ne laisse plus à désirer. Après l’orgie et la libération de tous les désirs, nous sommes passés dans le transsexuel, au sens d’une transparence du sexe, dans des signes et des images qui en effacent tout le secret et toute l’ambiguïté. Transsexuel, au sens où ça n’a plus rien à voir avec l’illusion du désir, mais avec l’hyperréalité de l’image.
Ainsi de l’art, qui lui aussi a perdu le désir de l’illusion, au profit d’une élévation de toutes choses à la banalité esthétique, et qui donc est devenu transesthétique. Pour l’art, l’orgie de la modernité a consisté dans l’allégresse de la déconstruction de l’objet et de la représentation. Pendant cette période, l’illusion esthétique est encore très puissante, comme l’est, pour le sexe, l’illusion du désir. A l’énergie de la différence sexuelle, qui passe dans toutes les figures du désir, correspond, pour l’art, l’énergie de dissociation de la réalité (le cubisme, l’abstraction, l’expressionnisme), l’une et l’autre correspondant pourtant à une volonté de forcer le secret du désir et le secret de l’objet. Jusqu’à la disparition de ces deux configurations fortes ¬la scène du désir, la scène de l’illusion¬ au profit de la même obscénité transsexuelle, transesthétique ¬celle de la visibilité, de la transparence inexorable de toutes choses. En réalité, il n’y a plus de pornographie repérable en tant que telle, parce que la pornographie est virtuellement partout, parce que l’essence du pornographique est passée dans toutes les techniques du visuel et du télévisuel Mais peut-être, au fond, ne faisons-nous que nous jouer la comédie de l’art, comme d’autres sociétés se sont joué la comédie de l’idéologie, comme la société italienne par exemple (mais elle n’est pas la seule) se joue la comédie du pouvoir, comme nous nous jouons la comédie du porno dans la publicité obscène des images du corps féminin. Ce strip-tease perpétuel, ces phantasmes à sexe ouvert, ce chantage sexuel ¬ si tout cela était vrai, ce serait réellement insupportable. Mais, heureusement, tout cela est trop évident pour être vrai. La transparence est trop belle pour être vraie. Quant à l’art, il est trop superficiel pour être vraiment nul. Il doit y avoir un mystère là-dessous. Comme pour l’anamorphose: il doit y avoir un angle sous lequel toute cette débauche inutile de sexe et de signes prend tout son sens mais, pour l’instant, nous ne pouvons que le vivre dans l’indifférence ironique. Il y a, dans cette irréalité du porno, dans cette insignifiance de l’art, une énigme en négatif, un mystère en filigrane, qui sait? une forme ironique de notre destin? Si tout devient trop évident pour être vrai, peut-être reste-t-il une chance pour l’illusion. Qu’est-ce qui est tapi derrière ce monde faussement transparent? Une autre sorte d’intelligence ou une lobotomie définitive? L’art (moderne) a pu faire partie de la part maudite, en étant une sorte d’alternative dramatique à la réalité, en traduisant l’irruption de l’irréalité dans la réalité. Mais que peut encore signifier l’art dans un monde hyperréaliste d’avance, cool, transparent, publicitaire? Que peut signifier le porno dans un monde pornographié d’avance? Sinon nous lancer un dernier clin d’oeil paradoxal ¬ celui de la réalité qui se rit d’elle-même sous sa forme la plus hyperréaliste, celui du sexe qui se rit de lui-même sous sa forme la plus exhibitionniste, celui de l’art qui se rit de lui-même et de sa propre disparition sous sa forme la plus artificielle: l’ironie. De toute façon, la dictature des images est une dictature ironique. Mais cette ironie elle-même ne fait plus partie de la part maudite, elle fait partie du délit d’initié, de cette complicité occulte et honteuse qui lie l’artiste jouant de son aura de dérision avec les masses stupéfiées et incrédules. L’ironie aussi fait partie du complot de l’art.
L’art jouant de sa propre disparition et de celle de son objet, c’était encore un grand oeuvre. Mais l’art jouant à se recycler indéfiniment en faisant main basse sur la réalité? Or la majeure partie de l’art contemporain s’emploie exactement à cela: à s’approprier la banalité, le déchet, la médiocrité comme valeur et comme idéologie. Dans ces innombrables installations, performances, il n’y a qu’un jeu de compromis avec l’état des choses, en même temps qu’avec toutes les formes passées de l’histoire de l’art. Un aveu d’inoriginalité, de banalité et de nullité, érigé en valeur, voire en jouissance esthétique perverse. Bien sûr, toute cette médiocrité prétend se sublimer en passant au niveau second et ironique de l’art. Mais c’est tout aussi nul et insignifiant au niveau second qu’au premier. Le passage au niveau esthétique ne sauve rien, bien au contraire: c’est une médiocrité à la puissance deux. Ça prétend être nul: «Je suis nul! Je suis nul!» ¬et c’est vraiment nul.
Toute la duplicité de l’art contemporain est là: revendiquer la nullité, l’insignifiance, le non-sens, viser la nullité alors qu’on est déjà nul. Viser le non-sens alors qu’on est déjà insignifiant. Prétendre à la superficialité en des termes superficiels. Or la nullité est une qualité secrète qui ne saurait être revendiquée par n’importe qui. L’insignifiance ¬ la vraie, le défi victorieux au sens, le dénuement du sens, l’art de la disparition du sens¬ est une qualité exceptionnelle de quelques oeuvres rares, et qui n’y prétendent jamais. Il y a une forme initiatique de la nullité, comme il y a une forme initiatique du rien, ou une forme initiatique du Mal. Et puis, il y a le délit d’initié, les faussaires de la nullité, le snobisme de la nullité, de tous ceux qui prostituent le Rien à la valeur, qui prostituent le Mal à des fins utiles. Il ne faut pas laisser faire les faussaires. Quand le Rien affleure dans les signes, quand le Néant émerge au coeur même du système de signes, ça, c’est l’événement fondamental de l’art. C’est proprement l’opération poétique que de faire surgir le Rien à la puissance du signe ¬ non pas la banalité ou l’indifférence du réel, mais l’illusion radicale. Ainsi Warhol est vraiment nul, en ce sens qu’il réintroduit le néant au coeur de l’image. Il fait de la nullité et de l’insignifiance un événement qu’il transforme en une stratégie fatale de l’image.
Les autres n’ont qu’une stratégie commerciale de la nullité, à laquelle ils donnent une forme publicitaire, la forme sentimentale de la marchandise, comme disait Baudelaire. Ils se cachent derrière leur propre nullité et derrière les métastases du discours sur l’art, qui s’emploie généreusement à faire valoir cette nullité comme valeur (y compris sur le marché de l’art, évidemment).
Dans un sens, c’est pire que rien, puisque ça ne signifie rien et que ça existe quand même, en se donnant toutes les bonnes raisons d’exister. Cette paranoïa complice de l’art fait qu’il n’y a plus de jugement critique possible, et seulement un partage à l’amiable, forcément convivial, de la nullité. C’est là le complot de l’art et sa scène primitive, relayée par tous les vernissages, accrochages, expositions, restaurations, collections, donations et spéculations, et qui ne peut se dénouer dans aucun univers connu, puisque derrière la mystification des images il s’est mis à l’abri de la pensée.
L’autre versant de cette duplicité, c’est, par le bluff à la nullité, de forcer les gens, a contrario, à donner de l’importance et du crédit à tout cela, sous le prétexte qu’il n’est pas possible que ce soit aussi nul, et que ça doit cacher quelque chose. L’art contemporain joue de cette incertitude, de l’impossibilité d’un jugement de valeur esthétique fondé, et spécule sur la culpabilité de ceux qui n’y comprennent rien, ou qui n’ont pas compris qu’il n’y avait rien à comprendre. Là aussi, délit d’initié. Mais, au fond, on peut penser aussi que ces gens, que l’art tient en respect, ont tout compris, puisqu’ils témoignent, par leur stupéfaction même, d’une intelligence intuitive: celle d’être victimes d’un abus de pouvoir, qu’on leur cache les règles du jeu et qu’on leur fait un enfant dans le dos. Autrement dit, l’art est entré (non seulement du point de vue financier du marché de l’art, mais dans la gestion même des valeurs esthétiques) dans le processus général de délit d’initié. Il n’est pas seul en cause: la politique, l’économie, l’information jouissent de la même complicité et de la même résignation ironique du côté des «consommateurs».
«Notre admiration pour la peinture est la conséquence d’un long processus d’adaptation qui s’est opéré pendant des siècles, et pour des raisons qui très souvent n’ont rien à voir avec l’art ni l’esprit. La peinture a créé son récepteur. C’est au fond une relation conventionnelle» (Gombrowicz à Dubuffet). La seule question, c’est: comment une telle machine peut-elle continuer de fonctionner dans la désillusion critique et dans la frénésie commerciale? Et si oui, combien de temps va durer cet illusionnisme, cet occultisme ¬cent ans, deux cents ans? L’art aura-t-il droit à une existence seconde, interminable ¬ semblable en cela aux services secrets, dont on sait qu’ils n’ont plus depuis longtemps de secrets à voler ou à échanger, mais qui n’en fleurissent pas moins, en pleine superstition de leur utilité, et en défrayant la chronique mythologique.
BAUDRILLARD Jean

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La ferme biologique de Songhaï au Bénin.

[cml_media_alt id='1332']Le-fondateur-directeur-Songha-Godfrey-Nzamujo[/cml_media_alt]Songhaï est le nom d’une ferme d’agriculture biologique fondée en 1985 à Porto-Novo au Bénin par un prêtre dominicain américain d’origine nigériane, Godfrey Nzamujo. Au départ, elle ne dépassait pas un hectare. Aujourd’hui, elle s’étend sur 24 ha. Désignée «centre d’excellence pour l’agriculture» par l’ONU, l’exploitation s’est développée au Nigeria, au Liberia et au Sierra Leone. Récit. Au centre Songhaï, on plante, on récolte et surtout on recycle.

Pour en savoir plus :

http://afrique.arte.tv/blog/?p=2230&o=2249&oimage=http://afrique.arte.tv/wp-content/uploads/benin-65.jpg&otitle=La%20naissance%20de%20Songha%C3%AF

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Je ne suis pas venu pour ça…

Même si,

Tout comme vous, je suppose,

J’ignore la raison profonde de ma visite en ces lieux,

Je me permets de penser quand même que :

Nous ne sommes pas venus sur terre,

Pour seulement acheter

L’ultime mouture

Du dernier bipode à cristaux liquides venu,

Le tout nouveau

Cercueil à roulettes à la mode,

Ou le dernier cri de la veuve Cliquot.

Nous ne sommes pas venus sur terre,

Pour seulement parader

Dans une jolie automobile à pistons chromés,

Pendant que des petits malins dans l’ombre

Tirent les ficelles,

Pour nous faire marcher sur la tête,

Et boire par les narines.

Nous ne sommes pas venus sur terre,

Pour seulement bénéficier

D’une remise de 5% sur un rouleau de papier hygiénique,

Ou d’une ristourne alléchante

Sur le troisième pot à leurres en plastique rose,

Et pour finir,

En bout de chaine d’une existence en rabais exponentiel,

Compactés et lyophilisés sur une étagère en sapin.

Nous ne sommes pas venus sur terre,

Pour seulement profiter

D’une bonne mutuelle

Avec une excellente couverture dentaire,

Et flétrir solitaire

Dans l’aile arrière

D’un asile immaculé et taciturne.

Nous ne sommes pas venus sur terre,

Pour seulement jouir,

Une poignée d’années,

D’une retraite à taux plein,

Après nous être fait vider complètement de nous-mêmes,

Pendant presqu’un demi-siècle,

De labeur quotidien.

Nous ne sommes pas venus sur terre,

Pour seulement multiplier

Des dentelles de zéros,

Sur un compte en banque en papier filigrané,

Qui,

De toutes les façons

Se métamorphosera,

Un jour ou l’autre,

Comme nous tous,

En un petit agrégat de poussière,

Dans la tourbière des siècles.

Même si,

Tout comme vous, je suppose,

J’ignore la raison de ma visite en ces lieux,

Je suis, au moins,

A peu près sûr de cela.

Claude Ledron.

 

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Ichelmann Thierry

 

Présentation :

L’auteur :

Thierry Ichelmann est consultant en Ingéniérie éducative.
Professeur agrégé de Mathématiques et formateur d’enseignants, cet ancien responsable de l’Association Générale des Étudiants Martiniquais, dans les années 80 à Paris, s’est toujours engagé pour plus de justice sociale, pour une société plus solidaire.
Auteur, concepteur d’ouvrages et de revues pédagogiques, Thierry Ichelmann est également un observateur particulièrement attentif de la situation de son pays.

Ses livres :

  • Martinique Quels choix pour l’avenir ?

Ce livre s’adresse à tous ceux qui souhaitent comprendre la société dans laquelle ils vivent, afin de pouvoir mieux y agir. Il s’adresse également à tous ceux qui observent la société martiniquaise actuelle, qui s’interrogent, et désirent avoir un éclairage spécifique sur les événements que nous vivons depuis déjà de longs mois. Il s’adresse enfin à tous ceux qui souhaitent poursuivre leur réflexion, et pouvoir, en leur âme et conscience, prendre leur décision, quant au double choix qui leur est proposé, les 10 et 24 janvier 2010.

Essai
– Parution: 2009
– 68 pages
– Format: 140×190 mm
– ISBN : 9782918141105
Prix : 12 euros

  • Un autre monde nous est possible, Point de vue d’un naïf.

Dans ce livre , Thierry Ichelmann souligne que des particularités des anciennes colonies d’Amérique, enrichies par la traite négrière dite également Atlantique, rappellent la devise de William Lynch «Diviser pour mieux régner» et s’appliquent toujours à la Martinique. Il dénonce une rivalité féroce entre deux clans, c’est-à-dire les descendants des esclaves et ceux descendants des esclavagistes. Cette rivalité nuit à la formation d’un peuple martiniquais uni. Il la définit comme un affrontement entre affirmation identitaire et volonté de développement. Ce clivage produit d’un passé de souffrance, d’humiliation pour les uns et de domination comme d’enrichissement pour les autres, empêche tout projet de société visant un développement de l’île capable de donner naissance à une identité apaisée à la Martinique. Il observe, sans que soit réglé cet antagonisme, que la Martinique est passée d’une société coloniale à une société brutalement organisée sur le modèle occidental.  On peut dire qu’elle a été violentée et elle se caractérise par une fragilité jusqu’ici incurable, tant elle subit les blessures du passé et du présent, lequel trouve sa raison dans l’absence d’une phase intermédiaire pour réussir son entrée dans la mondialisation, un autre passage aussi agressif. La Martinique d’un point de vue relation humaine doit faire que l’engagement politique ne peut plus reposer sur «une opposition quête d’identité et volonté de développement». Ressort alors la notion d’ «entité nationale» pour faire corps avec la réalisation d’un «Modèle Propre de développement, dans le cadre de la République (M.P.D.R)» d’après les propos de Thierry Ichelmann.

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